



Rien ne met en avant l'image du Père Noël dans ce magasin Ripley. Le panneau publicitaire ne traite que des facilités de paiement.
Diantre ! La mort de Papa Noël est-elle donc inscrite au cahier des charges ? Une promenade au cœur de Santiago finit de nous en convaincre. En ce 24 décembre 2008, le Passage des Orphelins (Pasaje Huerfanos), une voie piétonne très commerçante, porte bien son nom. Orphelins d’enchantement et de rêves, les passants marchent dans une rue quasi-vide de décorations et où ne résonne aucun chant de Noël. Orphelins de Père Noël, ils se rappellent à la douleur de son absence en entrant dans chaque magasin. Sur les affiches publicitaires, Falabella recycle le rouge de Noël pour le vert de son enseigne. Quant à Hites, il troque notre pauvre Papa Noël pour son animal fétiche, également de plus en plus menacé par cette chaleur suffocante.
El huevón
Quand l´Ohio, bastion républicain, est remporté par Obama, l´enthousiasme monte d´un cran.
El Huevón
Cette année, le bilan s’établit à 234 personnes arrêtées à travers le pays et 31 blessés dont 22 membres des forces de l’ordre. Néanmoins, « les événements sont de moins en moins violents », assure un passant qui s’est arrêté pour assister aux affrontements. La phrase qu’Allende avait prononcé avant de se donner la mort reste alors d’actualité : « J’ai confiance en l’avenir du Chili ».
Long de 4300 km et large de 180 km en moyenne, le Chili serpente l’Amérique du Sud entre l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, et l’océan Pacifique. Du désert d’Atacama au Nord (le plus aride du monde) aux glaciers de Patagonie au Sud, en passant par Valparaiso au centre, il y a tout un peuple qui vit de paysages magnifiques et divers. D’ailleurs, le gouvernement, sous l’impulsion de la présidente de la République chilienne Michelle Bachelet, a formé un groupe de travail qui étudie actuellement les stratégies que le pays pourrait déployer pour soigner son image. Quels seront les thèmes mis en avant ? Economie de tête du continent sud-américain ? Paysages paradisiaques? Vignobles de renom ? Littérature importante (Pablo Neruda en tête) ? Gentillesse d’un peuple réservé mais chaleureux ? Personne ne le sait encore. Quoiqu'il en soit, le Chili peut compter avec ces qualités et s’appuyer également sur sa vallée centrale, région la plus peuplée et qui renferme la capitale économique et politique : Santiago du Chili.
Encastré entre la Cordillère de la Côte et celle des Andes, Santiago, conurbation de cinq millions d’habitants, fait figure d’exception. Son positionnement géographique lui vaut aussi bien le luxe d’être à une heure et trente minutes des premières pistes de ski et à deux heures des plages de Vine del Mar, que le désagrément d’être une véritable cuvette et de porter ainsi le titre de seconde ville la plus polluée au monde (derrière Mexico). Ainsi, une nappe blanchâtre recouvre constamment la capitale chilienne. Divisé en trente-six communes, le grand Santiago est composé de quartiers festifs, résidentiels, commerciaux… Cependant, la division est aussi sociale et recoupe les zones de pollution, comme du temps où les fumées de pollution des usines parisiennes s’en allaient à l’Est et dans les quartiers ouvriers. En effet, le « Haut Santiago », à l’Est, est d’avantage occupé par des familles aisées habitant des maisons cossues et profitant d’une pollution moindre, alors que le « Bas Santiago », plus au Nord et au Sud, est le lieu d’habitation des plus pauvres. Le centre, lui, est le lieu de la finance chilienne mais également de sa vie politique. De plus, la jeunesse est présente dans ce quartier car s'y concentrent les principales universités du pays, et les soirées arrosées ne sont pas loin puisque le Barrio Brazil et Bellavista, les deux quartiers les plus animés la nuit, se situent justes à ses extrémités.
Le quai de gare se transforme en véritable champ de bataille où les combattants parviennent aux rames en différentes salves et piétinent les précédents assaillants blessés ou morts au combat. D’ailleurs, le prix du billet augmente aux heures de pointe : une mesure pour désengorger le métro et réduire les pertes humaines ? Bref, si le Parisien n’est pas un exemple de civisme, le Chilien du sous-sol (qui n’est pas le même que le Chilien de surface) en manque totalement. D’ailleurs, c’est bien simple, les wagons, au lieu de déborder de publicités, sont remplis d’appels au respect et à l’amabilité. « Montrez-vous sous votre meilleur jour », « Les employés du métro sont là pour vous aider, respectez-les », « Ne vous asseyez pas sur le sol» (car oui le Chilien s’assoit par terre)… Pire, le métro de Santiago emploie des personnes pour réguler le trafic, ce sont les hommes en jaune fluo. Le chef de ces joyeux lurons tient un mégaphone et vous hurle de rester derrière la ligne jaune marquée au sol. Car il faut les voir à l’œuvre ces bougres ! Et que je rentre dans la rame avant même que le premier voyageur n’en soit sorti, et que je fais barrage de tout mon corps pour faire chier le pauvre type de derrière qui souhaiterait rejoindre le quai, et que je feints de ne pas entendre les « Excusez-moi ! »…Mais ce qui est sympa, c’est que le combat est institutionnalisé : tout le monde s’entretue mais personne ne se plaint. Exemple. Quand on est au fond et que l’on veut sortir, plusieurs solutions s’offrent alors à nous. Soit on dit d’une frêle voix « Pardon » et autant attendre le terminus, soit on gueule fort en montrant de méchants yeux et autant pisser dans un violon, ou soit on joue des coudes – que dis-je des coudes ? Des pieds, des genoux, des poings, de la tête, de tout ce qui peut servir à taper et pousser – et alors on a une petite chance d’arriver sur le quai avant que les portes ne se soient refermées. Personnellement, hier, j’ai opté pour le balancer de Chilienne. Il y avait cette femme qui refusait de sortir pour me laisser passer. Mode d’emploi. 1. Posez calmement ses mains au niveau des omoplates de la personne récalcitrante ; 2. Froncez les sourcils et soufflez fort afin de vous placer en victime de la connerie humaine, victime qui n’a pour unique solution que l’emploi de l’action détaillé à l’étape suivante ; 3. Poussez violemment ce boulet ambulant hors du train ; 4. Sortez sereinement en n’accordant aucun regard à cette petite dame qui vient de finir sa course sur un gros monsieur mécontent ; 5. Jubilez intérieurement et soyez fier : vous vous trouver sur la voie de l’intégration chilienne !