vendredi 15 août 2008

Le Chili?!



« Pourquoi le Chili ? » est la question qui arrive le plus souvent aux oreilles de l’heureux voyageur qui se retrouve dans cette contrée lointaine. Cette interrogation béate, provenant aussi bien des Français que des Chiliens, ne doit son existence qu’à l’image d’austérité et de pauvreté que véhicule ce pays, ou plutôt à son déficit d’image. A côté du Brésil et de l’Argentine, le Chili fait pâle figure et reste en effet la grande inconnue.


Long de 4300 km et large de 180 km en moyenne, le Chili serpente l’Amérique du Sud entre l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, et l’océan Pacifique. Du désert d’Atacama au Nord (le plus aride du monde) aux glaciers de Patagonie au Sud, en passant par Valparaiso au centre, il y a tout un peuple qui vit de paysages magnifiques et divers. D’ailleurs, le gouvernement, sous l’impulsion de la présidente de la République chilienne Michelle Bachelet, a formé un groupe de travail qui étudie actuellement les stratégies que le pays pourrait déployer pour soigner son image. Quels seront les thèmes mis en avant ? Economie de tête du continent sud-américain ? Paysages paradisiaques? Vignobles de renom ? Littérature importante (Pablo Neruda en tête) ? Gentillesse d’un peuple réservé mais chaleureux ? Personne ne le sait encore. Quoiqu'il en soit, le Chili peut compter avec ces qualités et s’appuyer également sur sa vallée centrale, région la plus peuplée et qui renferme la capitale économique et politique : Santiago du Chili.


Encastré entre la Cordillère de la Côte et celle des Andes, Santiago, conurbation de cinq millions d’habitants, fait figure d’exception. Son positionnement géographique lui vaut aussi bien le luxe d’être à une heure et trente minutes des premières pistes de ski et à deux heures des plages de Vine del Mar, que le désagrément d’être une véritable cuvette et de porter ainsi le titre de seconde ville la plus polluée au monde (derrière Mexico). Ainsi, une nappe blanchâtre recouvre constamment la capitale chilienne. Divisé en trente-six communes, le grand Santiago est composé de quartiers festifs, résidentiels, commerciaux… Cependant, la division est aussi sociale et recoupe les zones de pollution, comme du temps où les fumées de pollution des usines parisiennes s’en allaient à l’Est et dans les quartiers ouvriers. En effet, le « Haut Santiago », à l’Est, est d’avantage occupé par des familles aisées habitant des maisons cossues et profitant d’une pollution moindre, alors que le « Bas Santiago », plus au Nord et au Sud, est le lieu d’habitation des plus pauvres. Le centre, lui, est le lieu de la finance chilienne mais également de sa vie politique. De plus, la jeunesse est présente dans ce quartier car s'y concentrent les principales universités du pays, et les soirées arrosées ne sont pas loin puisque le Barrio Brazil et Bellavista, les deux quartiers les plus animés la nuit, se situent justes à ses extrémités.

El Huevón

dimanche 3 août 2008

First Stop : Singapore



Si l'envie vous prenait de traverser le globe de l'intérieur à partir de Paris, même en ne marchant pas bien droit, vous vous retrouveriez sans doute quelque part en Australie. En attendant que Cofiroute and cie s'en occupent, il vous faudra survoler la moitié de la planète pour voir un vrai kangourou. Parcourir tant de kilomètres et n'en voir que des nuages ? Dommage. Autant s'arrêter en chemin.


Entre l'Europe et le Pacifique, tout au bout de la péninsule malaise, à peine visible sur une carte mais pourtant bien là, se trouve la Cité-Etat de Singapour, "Singa Pura" (la ville du lion), bien qu'il n'y ait jamais eu de lion sur l'île mais des tigres.





64 îles, 647, 8 km2 pour un peu plus de 4, 6 millions d'habitants, très peu de ressources naturelles et pourtant un des pays les plus développés du monde. Grâce à sa situation maritime exceptionnelle qui en fait la plaque tournante du commerce international, Singapour est aujourd'hui le premier port mondial en termes d'exportations et de trafic maritime.




C'est sir Thomas Stanford Raffles qui, en 1819, prend le contrôle de la région pour contrer la domination commerciale des Néerlandais. La ville actuelle de Singapour devient alors une base navale britannique importante ainsi qu'un point de contrôle sur le détroit de Malacca.

Les cinq langues officielles de la cité-Etat (anglais, chinois, mandarin, malais, tamoul) sont représentatives de la diversité ethnico-culturelle qui y règne depuis que les britanniques, au moment de leur implantation, firent venir des chinois et des indiens pour travailler dans les plantations d'hévéas.

Le régime politique de Singapour est décrit comme une "démocratie autoritaire". Depuis l'indépendance en 1965, la même famille détient les rennes du pouvoir et les entraves à la liberté individuelle sont fortement présentes dans la vie de tous les jours. La vente de chewing-gum a été interdite en 1992 (mais pas l'usage !) sauf pour raisons médicales. Le nombre d'exécutions capitales par habitant y est aussi le plus élevé du monde (il concerne majoritairement des trafiquants de drogue).

Au large de Singapour, l'île de Sentosa, en carton-pâte, a pour vocation d'attirer les touristes. Pour oser s'y baigner, il suffit d'éviter de regarder vers le large...


No Worries