
Mais ce qui est sympa, c’est que le combat est institutionnalisé : tout le monde s’entretue mais personne ne se plaint. Exemple. Quand on est au fond et que l’on veut sortir, plusieurs solutions s’offrent alors à nous. Soit on dit d’une frêle voix « Pardon » et autant attendre le terminus, soit on gueule fort en montrant de méchants yeux et autant pisser dans un violon, ou soit on joue des coudes – que dis-je des coudes ? Des pieds, des genoux, des poings, de la tête, de tout ce qui peut servir à taper et pousser – et alors on a une petite chance d’arriver sur le quai avant que les portes ne se soient refermées. Personnellement, hier, j’ai opté pour le balancer de Chilienne. Il y avait cette femme qui refusait de sortir pour me laisser passer. Mode d’emploi. 1. Posez calmement ses mains au niveau des omoplates de la personne récalcitrante ; 2. Froncez les sourcils et soufflez fort afin de vous placer en victime de la connerie humaine, victime qui n’a pour unique solution que l’emploi de l’action détaillé à l’étape suivante ; 3. Poussez violemment ce boulet ambulant hors du train ; 4. Sortez sereinement en n’accordant aucun regard à cette petite dame qui vient de finir sa course sur un gros monsieur mécontent ; 5. Jubilez intérieurement et soyez fier : vous vous trouver sur la voie de l’intégration chilienne !
El Huevón